Dès 1840, Antoine Lefèvre est très attaché au saint patron des Lorrains. Il choisit, afin de mieux identifier ses produits, la figure de saint Nicolas, accompagné des deux ou trois bambins (selon l'envie du dessinateur) rassemblés dans le saloir. Son magasin, 55, rue Saint-Dizier à Nancy, porte rapidement l'enseigne "Au Grand Saint Nicolas" et le saint apparait à l'entête des factures Lefèvre-Denise des années 1850.
Le fils d'Antoine, Louis Lefèvre-Denise, dépose en 1884 la marque "Au Grand Saint Nicolas". Vers 1900, Louis fait réaliser par Georges Janin plusieurs vitraux de style Ecole de Nancy afin de décorer la devanture de son magasin à l'angle des rues Saint Jean et Clodion, en vis à vis de l'immeuble Génin construit par Henri Gutton. Dès l'entrée dans la boutique, les clients sont accueillis par le visage bienveillant de saint Nicolas qui orne l'imposte de la porte d'entrée, et dans lequel joue la lumière.
En Lorraine, la légende de saint Nicolas veut que le saint homme ait ressuscité trois petits garçons, qui avaient été découpés en morceaux par un affreux boucher, puis mis au saloir. Mais l'histoire, plutôt terrifiante, se termine par miracle dans la joie du retour à la vie des marmots. Pour la plus grande gloire de saint Nicolas ! Le boucher, quant à lui, suivra désormais notre saint dans ses pérégrinations, et aura le rôle ingrat de punir, ou, le plus souvent, d'effrayer les enfants un peu trop turbulent.
La fête de saint Nicolas a lieu le 6 décembre, elle est fêtée en Alsace et en Lorraine, et c'est l'occasion pour Antoine Lefèvre de confectionner de nombreuses sucreries destinées aux enfants : chocolats et sucres rouges à l'effigie du saint... A l'époque, pas question du père noël !
Le pain d'épices n'est pas en reste, au contraire. Les saints Nicolas en pain d'épices peuvent être revêtus de belles images mais aussi recouverts de glace royale et peint à la main. La monture de saint Nicolas connait également son heure de gloire : les ânes, ou bourriques, envahissent les vitrines. Le père fouettard a lui aussi son pain d'épices, souvent moins apprécié des enfants.
La Maison Lefèvre-Denise se fait une grande spécialité des saints Nicolas, bourriques, et pères fouettards en pain d'épices glacé et peint à la main dès les années 1850.
Les enfants impatients se doivent de placer, au soir du 5 décembre, un sucre, ou une carotte, dans leurs souliers, récompense pour le fidèle et courageux âne, ou bourrique, qui porte saint Nicolas de maison en maison chargé comme un baudet. Il faut ensuite attendre le lendemain matin pour découvrir si nous avons été sage au cours de l'année, et si les cadeaux tant attendu sont bien au rendez-vous. A l'origine, il s'agissait principalement de pâtisseries et confiseries, accompagnées des premières oranges et mandarines de l'année.
Le personnage de saint Nicolas peut également être réalisé en chocolat. A l'aide de moules en étain, Antoine Lefèvre a pu réalisé des saints Nicolas en chocolat dès les années 1840. Mais la vogue de ces chocolats à l'effigie du saint n'est vraiment apparue que dans les années 1880 avec la démocratisation du moule en fer étamé, qui permet un travail plus aisé, et un résultat beaucoup plus convaincant.
Louis Lefèvre dépose la marque "Au Grand Saint Nicolas" en 1884 auprès du greffe du Tribunal de Commerce de Nancy.
La Maison Lefèvre-Lemoine vous propose toujours ses pains d'épices au miel à l'effigie de saint Nicolas et sa bourrique en pâte dorée ainsi que ses pains d'épices au miel à l'effigie de saint Nicolas et sa bourrique glacés et décorés à la main dont Monique Lefèvre a hérité le savoir- faire de ses parents, Georges et Georgette Lefèvre, qui l’avait hérités des parents de Georges, Louis et Honorine Lefèvre-Denise, en 1920, Louis et Honorine l’ayant eux-mêmes hérités des parents de Louis, Philogène et Antoine.
Sans oublier tous les moulages en chocolat, noir ou au lait, finement décorés, où saint Nicolas est accompagné, ou non, des trois petits enfants émergeant du saloir.